Histoire d'Arpavon

Cette plaque kilometrique qui se trouvait à l'entrée du village a disparue il y a quelques années, alors si par hasard...... !
Cette plaque kilometrique qui se trouvait à l'entrée du village a disparue il y a quelques années, alors si par hasard...... !

Arpavon est un village dont l’origine se situerait à l’époque féodale. Les premiers habitants du village étaient probablement des serfs, attachés à l’exploitation de fermes de quelques grandes familles puissantes, qui s’affranchirent peu à peu, grâce aux mutations fréquentes des maîtres du fief.

 

Bâti en amphitéatre au sommet du coteau et jadis ceint de murailles, le village était dominé par un chateau encore existant en 1518, mais détruit pendant les guerres civiles. Aujourd'hui ses deux portes et son enceinte ont disparu. Du château, on voyait le frais versant des combes et vers l'ouest, Curnier et le Pilles.

 

Fief des barons de Mévouillon, appartenant d'abord aux d'Agoult, et dès 1242 aux Ancezune, qui le donnèrent en 1336 aux Dauphins, Arpavon fut vendu en 1341, par ces derniers, aux princes d'Orange, puis repris en 1378, et après avoir appartenu quelque temps aux Saluces, fut donné en 1457 aux Gruel, qui le vendirent en 1486 aux Eschaffin, desquels les Thollon de Sainte-Jalle l'achetèrent en 1499. Ces derniers s'étant éteints vers 1638, la seigneurie d'Arpavon fit retour au domaine delphinal, mais pour être vendue peu de temps après aux Pingré (1638), dont l'héritage passa, dans le courant du dernier siècle, partie aux Simiane, qui vendirent en 1765 aux Jullien, et partie aux Cheisolme de Crombis, derniers seigneurs. Il y avait, en 1330, 78 maisons dans cette seigneurie. En 1790, Arpavon fut placé dans le canton de Sainte-Jalle, puis attribué à celui de Nyons, dans la réorganisation de l’an VIII

 

D'aprés M. Imhert Desgranges (un savant magistrat,substitut du procureur du roi à Grenoble) et l'étude de Tite-Live, il semblerais que Annibal ou Hannibal lors de sa traversée de l'Espagne à l'Italie en 218 avant JC , serait passé par la vallée de l'ennuye et donc par Arpavon.

"Le 24 Octobre, de Nyons, parvenu aux Piles, il passe sur la rive gauche . la remonte par Curnier, Sahune, Arpavon, et arrive enfin à Rémusat.

 

 

ARPAVON ?

 

L’histoire sémantique d’ « Arpavon » n’est pas réellement établie. Arpavon, mélange de patois et de latin, pourrait vouloir dire Le mont des paons. En effet Arpao, mot latin signifie le paon. Cette hypothèse se confirmerait avec la présence d’un paon sur la façade de l’église de Sainte-Jalles (village voisin) ou encore avec l’étymologie d’un autre village voisin Villeperdrix (la villa des perdrix).

  • Castrum Arpaonis, 1216
  • Castrum de Arpoun, 1231
  • Castrum de Arpaone, 1293
  • Castrum de Arpeione, 1293
  • Castrum de Alpaone, 1340
  • Arpahonum, 1378
  • Daminus Arpouni, 1388
  • Arpaon, 1400

Concernant son histoire moderne, nous savons qu’en 1621, le village a été le siège de la dernière grande bataille entre les catholiques et les protestants, menée par Gaspar pape de Saint Auban.

Le château d’Arpavon fut détruit lors de ces batailles. Il n’en reste aujourd’hui malheureusement aucune trace.

Recensement à Arpavon

 


1841  303 1876  272 1911  160 1962  69
1793  360 1846  337 1881  256 1921  137 1968  64
1800  260 1851  346 1886  223 1926  140 1975  43
1806  288 1856  342 1891  231 1931  110 1982  32
1821  340 1861  346 1896  219 1936  93 1990  44
1831  328 1866  320 1901  182 1946  72 1999  61
1836  339 1872  280 1906  170 1954  68 2006  70
Cadastre du 29 aout 1825
Cadastre du 29 aout 1825

Sur ce plan de cadastre d'époque Charles X, on peut noter plusieurs changement :

La route actuelle n'etait pas la seule utilisée pour accéder au village, une autre partait de l'entrée du village et descendait sur la face sud, elle se divisait en deux parties, l'une allait vers Rochebrune en passant aux pieds de la chapelle, l'autre se dirigeait vers Sainte Jalle.

Sur la face nord-est, l'ancienne route qui reliait Arpavon à Sahune, passait à flanc de coteaux et descendait dans la buisse.

Un moulin dans le bas du village était alimenté par un canal. A priori, il ne reste plus aucune trace de ce canal qui prenait sa source un peu avant St Jalle.

Habitant d'Arpavon en plein Déblazage du cocon de Soie

Cette machine permet d'enlever les fils d'accrochage du cocon, rompus lors du décoconage.

L'élevage des vers à soie n'etait pas négligeable, et de nombreux mûriers ont été plantés à Arpavon, afin de subvenir à l'appétit vorace des vers.

Rue de la fontaine.

Dans la Drôme, on trouve des Juifs installés depuis longtemps, d’autres réfugiés à la suite des menaces successives des nazis. D’autres s’y retrouvent incarcérés dans divers camps d’internement. 

La famille Hirsch avait fui la Sarre en 1936 et, après un séjour à Nyons, elle achète une ferme à Arpavon, petit village du Nyonsais, Elle l’exploite avec la famille Seligmann. Le père, Ludwig Hirsch (au centre sur la photo), dont les vieux Nyonsais n’ont pas oublié l’imposante silhouette, était à la fois maquignon et laitier. Les autres personnages ne sont pas identifiés. Un mouton laisse imaginer la présence d’un troupeau. 

Arpavon, qui avait eu jusqu’à 346 habitants en 1861, n’en comptait plus que 93 en 1936 et 72 en 1946. Cet exode rural massif avait laissé vacantes de nombreuses exploitations agricoles. La famille Hirsch a donc pu bénéficier de cette disponibilité. La façade dégradée de la maison en révèle la vétusté.

 

Auteurs : Robert Serre

http://www.museedelaresistanceenligne.org/mediatheque/pageDoc.php?&media_id=937

La famille Hirsch dans sa ferme à Arpavon
La famille Hirsch dans sa ferme à Arpavon

Liste d'entente communale en 1977

Extrait de l'interview de Léopold Coullet

La Lavande

En 1935, ils achetaient la lavande fraîche 20 sous le kilo. Ça faisait de l'argent, à l'époque. Nous avions des sacs en jute, on les portait quand il ne pesait plus guère, nous distillions avec un petit alambic. Nos alambics était trop petit, alors ensuite nous portions les sacs de Lavande chez Loublier a Sainte Jalle. Ou bien a Condorcet ; il y avait un petit alambic de 250 kg de capacités, ça allait vite.

Autrefois, tout le monde avait son propre alambic ; mais vint un temps où il ne suffit plus. On y mettait 100 kg de paille, même moins. Le nôtre, on s'arrangeait pour lui couper l'eau (l'eau était bien chaude) alors il repartait vite. Nous y passions même les nuits. En travaillant en continu, on n'en passait des quantités. Nous allions chercher de la lavande dans la montagne. Il y avait ma soeur, mes deux frères, mon père ... Nous montions sur les hauteurs, nous redescendions pour venir dîner. Certains en avaient 30 kg ; d'autres 35. Une année, je sais que nous en avions ramassé 7000 kg que nous avions apportés un Montlahuc. Rien que de la fine.

Avant la guerre, il y avait un four dans la cheminée ainsi on ne perdait pas de chaleur. Et puis si il neigeait beaucoup, on pouvait faire la pâte et le pain dans la maison.

 

L'école.

L'école se trouvait sur la montagne en face. On coupait tout droit, mais c'était loin. Pour descendre, ça allait vite. Mais pour monter le soir...

Une fois, nous montions mon frère et moi ; nous portions des Pélerines. Nous soulevions la Pelerine pour abriter la tête, tant la neige tombait. C'est pour cela que je n'y suis pas trop allé. Il y avait une institutrice qui ne me faisait pas travailler. A 20 ans je savais tout juste écrire mon nom.

 

Les animaux.

Nous avions un troupeau de 40 bêtes . Au Poët Sigillat, il y avait peut-être 200 bêtes en tout, mais bien 10 ou 12 troupeaux. Les gens avaient peut-être 15 bêtes chacun. Il venait garder ici ; certains donnaient 1 l d'eau de vie...

Les femmes venaient boire le café ici, elle racontaient les nouvelles Car on avait pas la poste ni les journaux.

Ici il y avait toujours un couple de boeufs. Nous vendîmes le dernier en 1966. Le boeuf ne coûtait rien à l'entretien et il faisait du travail. Nous autres, nous faisions tout avec les boeufs : la faucheuse...

Vers la fin, nous leur mettions les pincettes (pour les naseaux), nous les conduisions avec les guides ; ils étaient très faciles à conduire.

À Sainte jalle, souvent, ils achetaient des boeufs, ils en faisaient leur profit et le 4 octobre, ils les vendaient. Ils les engraissaient et ils y gagnaient encore sur le prix de vente. Ils leur servaient pour travailler et ils gagnaient de l'argent par-dessus le marché. Les derniers boeufs nous les avions achetés en 1960, 3000 Fr. Nous les avions achetés chez Dessales à Cornillac. C'était de braves Gens . Ils disaient aux clients : si tu es dans la gêne, n'aie pas peur, prend les quand même ! C'était toujours de bonnes bêtes, elles ne trompaient pas. Le père et le fils arrivait là, avec la canne, la blouse... Dans beaucoup de ferme se trouvait des bœufs. A Sainte Jalle, pendant la guerre, il y en avait 12 couples. Ensuite, nous prenions de jeunes bœufs. Nous les nourrissions. il m'est arrivé d'en dresser presque tout seul. J'en mettais toujours un vieux avec un jeune. Mais vite, j'arrivais à mettre les deux jeunes ensemble. Je dis souvent que j'aimerais encore travailler avec les bœufs.

Le matin, les boeufs avaient vite manger. Nous les faisions Fouller avec le rouleau, comme un cheval. Ils traînaient des pieds, ils écrasaient bien. Nous autres nous avions le nécessaire pour ferrer les boeufs, pour les maintenir sous le ventre : mais nous ne l'avons pas fait. Mais les emmenions à Saint-Sauveur. Avec les Batteuses, nous faisions 50 balles par jour, alors qu'avec le rouleau, nous en faisions 7 ou 8.